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Sarkozy l’américain, croit toujours au lac Wobegon* Il n’a n’a toujours pas compris la fin de son Amérique à lui.

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Surtout son système financier. Heureusement, Ben Bernanke associé à Mark Blyth et surtout le brillantissime Garrison Keillor vont s’atteler à sa formation.

Il est possible, après avoir calculé ce que les statisticiens appellent une série chronologique des rendements du secteur financier américain de 1947 à 2008, de parler avec confiance du taux de rentabilité moyen du secteur sur la période, des sommets (des années 1990 au milieu des années 2000) et des creux (de 1947 à 1967), ainsi que de la forte augmentation de la rentabilité du secteur au cours des dix dernières années. Il suffit cependant d'ajouter les données de la période comprise entre le mois d'août 2008 et le mois d'avril 2009 pour que la série chronologique se désagrège, comme l'a vécu le système bancaire lui-même.

Les moyennes, les médianes, les écarts et autres agrégats explosent sous l'impact des événements récents. Il y a donc lieu de s'inquiéter lorsqu'Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale, admet avoir mal compris les mécanismes des marchés financiers, tandis que le président actuel, Ben Bernanke, déclare que nous nous heurtons à la crise la plus sérieuse depuis la dépression des années 1930.

Mais avant d’analyser plus avant la question où se trouve le Lac Wobegon ?

Ben, comment dire, comment le lui dire à not président de la république sans peuple, c’est que Wobegon est fictif

Et c’est là que not p’tit Nicolas, tombe dans l’eau séche..

Ce lac, cela peut être une île, un éperon rocheux, en frait n’importe quoi pouvant servir de toile de fond à une émission radiophonique, animée par Garrison Keillor, décrivant le Lac Wobegon comme « une petite ville oubliée par l'histoire et figée dans le temps », où « toutes les femmes ont du caractère, et s’appellent Carla, tous les hommes sont beaux et se nomment Nicolas et tous les enfants ont un coefficient intellectuel supérieur à la moyenne, et tous seront dépités i-nal-té-rables ».

Donc ceci, l’illusion, étant, la gravité de la situation financière est un fait.

 

C’est qu’après avoir vu son actif fondre de 1,3 billion de dollars et son passif atteindre 3,6 billions de dollars, le système financier américain a en outre souffert d'une réduction de moitié des cours de la Bourse. Il est désormais sous pression, voire en cessation de paiements. Certains considèrent même qu'il ne s'en remettra pas. Naturellement, ce n'est pas la première fois que la fin du capitalisme est annoncée.

Et pour paraphraser l'écrivain américain Mark Twain, les rumeurs faisant état de sa mort sont très exagérées.

La situation est grave mais. Un soleil nouveau se lève sur l’Amérique.

Le modèle de capitalisme américain qui émergera de la crise sera très différent de la version que nous avons vu prospérer au cours des vingt dernières années, dans un environnement caractérisé par le développement des marchés financiers, une consommation excessive et le déséquilibre de la balance commerciale.

Ce modèle a déjà évolué, puisque l'on peut dire que Wall Street n'existe plus au sens propre du terme. Il ne faudrait toutefois pas oublier que ce n'est pas la première fois que des événements de ce genre se sont produits. Même si la crise actuelle est sans précédent, les crises du capitalisme ne sont pas un phénomène nouveau. Elles sont même monnaie courante, mais ce sont les États-Unis qui sont à l'origine de la tempête cette fois-ci, et non pas une autre partie du monde. Quoi qu'il en soit, nous avons connu des situations analogues par le passé et nous avons survécu. Il convient de s'en rappeler avant de dire que le capitalisme américain est moribond.

On peut sans doute attribuer la crise à différents facteurs, qu'il s'agisse des primes de résultat excessives distribuées par les banques à leurs cadres, de la thésaurisation de la Chine ou de la rigidité financière de l'Allemagne. Ces explications ne doivent cependant pas masquer des causes plus fondamentales. Pour remettre la crise en perspective, nous devons revenir trente ans en arrière et examiner ce qui arrive lorsque des liquidités illimitées font la chasse à des catégories d'actifs limitées. La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui est le résultat de six phénomènes.

Phénomèmes ? Vu la contaminations des marchés je pencherais plutôt pour les phénomérones, pour leur reconnaissance binaires. Mais donc.

en une.

Au début des années 1980, les grandes places financières du monde ont déréglementé leur marché intérieur du crédit et libéralisé l'accès aux marchés financiers. Cette mondialisation de la finance a provoqué une augmentation spectaculaire des liquidités disponibles, des marchés isolés jusqu'alors étant désormais liés.

Et deux

Ces liquidités ont énormément augmenté sous l'effet du développement de nouveaux instruments financiers, en particulier ceux provenant des techniques de titrisation et du recours croissant aux dérivés de crédit.

Et trois.

Cette augmentation des liquidités mondiales s'est ensuite traduite par une baisse accélérée des taux d'intérêt à long terme comme à court terme. Dès 1991, les taux des prêts bancaires et les taux des fonds fédéraux (et donc les taux d'intérêt du monde entier) ont amorcé leur longue décrue, passant de taux à deux chiffres aux plus bas niveaux jamais connus.

Et quatre.

On observe une concentration croissante du secteur bancaire dans les pays tirés par la finance. Le crédit bancaire disponible a donc décollé alors même que les pouvoirs publics abandonnaient certaines de leurs responsabilités, notamment en matière de retraite. Ce mouvement a favorisé le développement de puissants investisseurs institutionnels non bancaires, qui ont tous cherché à obtenir des rendements « supérieurs à la moyenne » (pour assurer leur carrière, les gestionnaires devaient obtenir des résultats supérieurs à certains indices, en général le Standard & Poor's 500 ou un indice donné de performance du secteur dont ils s'occupaient).

Et cinq.

Le déficit des paiements courants des États-Unis a atteint le niveau en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) le plus élevé de l'histoire du pays. Les États-Unis ont emprunté entre 3 et 6 % du PIB chaque année pendant plus de vingt ans. Les prêts semblaient quasiment gratuits, compte tenu de la faiblesse des taux d'intérêt et de la croissance économique à laquelle nous nous étions habitués.

Et c’est là que le lac d’eau sèche Wobegon, vert ou jaune refait surface, comme un simple U-Boat, ou torpille amochée.

En six et dernier. Et le sarkoshisme va se rhabiller.

Un profond changement de philosophie, peut-être facilité par les événements discutés ci-dessus, s'est produit aux États-Unis entre 1970 et 2000.

Les politiciens, les spécialistes de tous bords et le public ont fini par considérer que les marchés étaient des modèles d'efficacité capables de s'autoréguler et de produire sans risque des résultats toujours croissants, sous réserve que les pouvoirs publics les libèrent du carcan inutile et contre-productif de la réglementation, ce que les politiciens bien intentionnés des partis aussi bien démocrate que républicain se sont empressés de faire. Combinez tous ces éléments, et vous avez un secteur financier qui ne peut perdurer qu'en obtenant, de manière continue, des rendements supérieurs à la moyenne, alors même que sa part du PIB américain ne fait qu'augmenter.

Les limites du modèle de Lac Wobegon

Le problème de la chasse aux rendements élevés est que la moyenne ne fait qu'augmenter. Dans le cas présent, les catégories d'actifs capables de fournir des rendements supérieurs à la moyenne sont limitées. Seules quelques catégories d'actifs s'offrent aux investisseurs : les actions, les instruments monétaires et les obligations. On y ajoutera l'immobilier et les matières premières. Les actions, qui étaient relativement sous-évaluées au début des années 1990, sont devenues le moyen privilégié pour obtenir des rendements supérieurs. La masse des liquidités en quête de tels rendements a d'abord saturé les marchés boursiers des États-Unis, avant d'envahir les marchés boursiers d'autres pays durant la deuxième moitié des années 1990.

Après l'éclatement de cette bulle, de manière particulièrement spectaculaire en Asie de l'Est, ni les obligations, ni les autres produits à revenu fixe ne pouvaient à eux seuls produire les rendements supérieurs à la moyenne que les marchés, et tous ceux qui en dépendaient, attendaient désormais. Les investisseurs se sont donc intéressés aux cyber-entreprises, dont la bulle allait bientôt exploser avec fracas, puis à la catégorie d'actifs la plus évidente, l'immobilier. C'est cet intérêt qui sera à l'origine de la hausse mondiale des prix des logements, amorcée dans la foulée immédiate de l'éclatement de la bulle des internet-entreprises à la fin des années 1990. En 2008, la bulle de l'immobilier avait épuisé son potentiel d'emprunteurs solvables, en partie en raison de la hausse des taux d'intérêt décidée par le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, au milieu de la première décennie du nouveau siècle. Toujours à la poursuite de nouvelles sources de rendement,

les investisseurs se sont alors rabattus sur une nouvelle catégorie d'actifs, les matières premières.

Le pétrole verra donc son prix quadrupler, alors que les denrées alimentaires de base augmentaient de 40 à 70% en l'espace d'un an. Ces marchés étaient toutefois beaucoup trop étroits pour faire face à un tel afflux de liquidités, sauf en ce qui concerne le marché pétrolier, et ces bulles ont rapidement éclaté.

L'effondrement du marché des matières premières et les pertes du marché des dérivés des prêts hypothécaires à haut risque devaient alors provoquer la crise actuelle.

Bien qu'on l'appelle crise des « subprimes » (prêts hypothécaires à haut risque), la crise actuelle est en fait une crise systémique dont les prêts hypothécaires à haut risque n'ont été que le facteur de déclenchement, lorsque toutes les pratiques de gestion des risques des acteurs financiers n'ont pas permis de faire face à l'ensemble des problèmes.

Si les banques et les autres établissements financiers disposent effectivement de modèles complexes de gestion des risques (de crédit, de liquidité, etc.), ces mêmes modèles peuvent créer de l'instabilité au sein des marchés en faisant oublier aux participants le risque lié à la réalisation d'événements extrêmes (le risque se diffusant à travers les portefeuilles et les catégories d'actifs lorsque tous les acteurs se protègent de la même manière). En outre, un lien se crée entre les catégories d'actifs lorsque les banques doivent liquider leurs positions pour trouver des liquidités. Ainsi, ce qui est logique pour une banque peut créer un risque systémique pour le secteur bancaire pris dans son ensemble, les positions détenues se trouvant corrélées en série à la baisse comme à la hausse en présence d'un phénomène de bulle.

La crise était inévitable une fois le système bancaire saturé en dérivés de prêts hypothécaires et en swaps de défaut (« credit default swaps »). Elle s'est manifestée lorsque les pertes de plusieurs grandes banques américaines ont provoqué la faillite de Lehman Brothers, qui a elle-même entraîné des pertes massives sur des marchés désormais liés de manière systémique, en particulier l'énorme marché des swaps de défaut. Les liquidités s'étant évanouies, la crise n'avait plus qu'à se propager.

S'il est difficile de prévoir son évolution, devons-nous considérer qu'elle marque la fin du capitalisme américain ?

Il y a plusieurs raisons de penser que ce n'est pas le cas.

Parce que comme toujours en Amérique chaque jour que dieu fait, dispose de son héros. Et aujourd’hui, après la prière du matin et de son bon pain, c’est

Mark Twain et ses trois raisons de garder espoir qui sortent du chapeau.

Il faut noter que si le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a dit que « nous étions en proie, je trouve le mot bien trouvé, à la crise la plus grave depuis la dépression des années 1930 », il n'a pas dit qu'elle était tout aussi grave.

La réalité de cette dépression, c'était un taux de chômage de 20 à 40 %, l'effondrement du commerce mondial, des dévaluations répétées et ruineuses, des droits de douane absurdes et la fin du régime démocratique dans plusieurs pays.

Certes, la crise actuelle est douloureuse, et elle pourrait encore s'aggraver, mais la situation est loin d'être aussi désespérée qu'elle l'était dans les années 1930. L'anecdote de Mark Twain montre qu'il faut savoir rester optimiste.

En toute hypothèse, le monde actuel est très différent de celui des années 1930. Les aiguilles du temps avancent toujours dans la même direction, et les circonstances à un moment donné ne sont jamais ce qu'elles ont été par le passé.

Trois éléments nouveaux depuis 1930 permettent d'espérer que l'on ne répètera pas les erreurs d'antan.

Et Un :

Nous pouvons tirer parti des leçons du passé. Nous n'avons pas à répéter les erreurs des années 1930 précisément parce que nous savons que ces années-là se sont mal passées et que les mesures égoïstes prises par les uns et les autres pour se protéger durant cette période ont tourné au désavantage de tous.

Cette leçon a conduit les pays du monde entier à adopter des mesures automatiques de stabilisation de leur économie afin d'éviter un effondrement de la consommation de nature à provoquer des réflexes protectionnistes et nationalistes.

Elle les a également conduits à se reposer sur la coopération multilatérale pour éviter les erreurs de politique économique.

Certes, tous les pays ne semblent pas avoir retenu les mêmes leçons.

Ainsi, les Allemands craignent les conséquences inflationnistes des dépenses auxquelles les Américains incitent les Européens dans le but d'éviter la hausse du chômage qu'ils redoutent.

Mais l'objectif des réunions des groupes tels que le G20 est précisément de discuter de ces différences et de trouver des compromis. Il s'agit en fait d'établir un équilibre entre la stimulation des économies et leur encadrement. Des deux côtés de l'Atlantique, les dirigeants savent qu'ils doivent trouver un terrain d'entente pour sortir de l'ornière.

Et deux :

La raison d'être optimiste est liée à un nouveau concept de DMA. Durant la guerre froide, DMA signifiait « destruction mutuellement assurée » : les États-Unis et l'Union soviétique avaient accumulé de telles quantités d'armes nucléaires qu'aucun des deux adversaires ne pouvait détruire l'autre sans se détruire lui-même.

Remplaçez « mutuellement » par « monétaire » et vous obtenez le nouveau concept de DMA, la « destruction monétaire assurée », qui plane sur les relations entre la Chine et les États-Unis.

L'une des conséquences de la financiarisation de l'économie américaine est que nous avons obtenu de la Chine qu'elle échange, depuis plus de vingt ans, des biens tangibles contre du papier très mal rémunéré. Durant cette période, la Chine et d'autres pays d'Asie de l'Est ont vu leurs excédents commerciaux et leurs balances des paiements courants atteindre des niveaux extraordinaires. Fondamentalement, et sans que cela ait jamais été formalisé, les États-Unis ont parié qu'ils pouvaient faire tourner leur économie grâce à la finance, selon une division du travail qui voit les Chinois fabriquer des produits en contrepartie de dollars que la Chine prête aux États-Unis afin qu'elle puisse acheter les produits chinois.

Ce système est, lui aussi, arrivé à son terme.

La Chine doit consommer davantage et les États-Unis doivent produire autre chose que des dérivés de prêts hypothécaires.

Les deux parties le savent.

Y parvenir sera douloureux, mais l'alternative est la destruction monétaire assurée : le dollar s'effondre, le commerce international s'évanouit. Mais cette fois-ci, les parties concernées savent qu'elles doivent éviter toute politique dont la logique égoïste serait désastreuse pour tous.

Et de trois,

L'échec confirmé des solutions dogmatiques. L'idée que les marchés ont toujours raison et qu'ils sont capables de s'autoréguler, tandis que les pouvoirs publics ne savent que créer une réglementation inutile, est l'un des cauchemars récurrents de l'histoire du capitalisme.

Les années 1930 nous ont appris que la confiance aveugle dans la capacité des marchés à s'autoréguler est fallacieuse.

Cette philosophie sera supplantée par la méthode keynésienne, caractérisée par la réglementation des marchés financiers et l'État-providence. Les années 1970, autre période de crise du XXe siècle, nous ont appris que John Maynard Keynes avait tort et qu'il convenait de libéraliser les marchés et les mécanismes financiers. Ce système, que l'on peut appeler le système de mondialisation néolibérale, est celui qui vient de s'effondrer. Quelles leçons allons-nous apprendre cette fois-ci ?

Les leçons de cette crise ne sont pas toutes connues, mais nous savons désormais que les intérêts des marchés et des États se recouvrent et s'alimentent mutuellement, en favorisant la croissance en dépit de tendances antagonistes. Le système capitaliste prospère dans un environnement de réglementation prudente de la part des États. Il n'y a aucune raison que le capitalisme américain fasse exception. L'équilibre exact entre le rôle de l'État et le rôle des marchés est une question politique que chaque pays doit décider pour lui-même. Presque tous les pays, y compris par les États-Unis, reconnaissent désormais qu'un tel équilibre est nécessaire.


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