Il est probable que le Sargot© ne disparaîtra pas, tant qu'il y aura des adolescents à UMPs pour sarkozy.
À l'heure actuelle, les moyens électroniques de communication, et le changement d'attitude de certains linguistes, ont contribué à faire passer le sargot© du domaine du mot parlé à celui du mot écrit avec un plus grand degré d'acceptation. Ben c’est que les américains ont encore de l’avance sur le français dans le langage électronique.
Si, lors d’une virée en amoureux à New York, c’est là et pas ailleurs que l’on fait les plus beaux bisous aux jambons, vous avez l'impression que la langue anglaise s'abrège, vous avez peut-être raison. Qu'il s'agisse d'infocapsules, du langage texto ou de la réduction de la durée d'attention, nous disons les choses en moins de mots et nous nous servons davantage de l'argot. (Bon là il est 10 heures de mat heure de Paris Madrid, on va tout abrégé en un seul petit point.)
Pourquoi ?
On peut citer plusieurs raisons, dont la saturation inévitable sur le plan technologique alliée à un rythme de vie toujours accéléré, la tentation incessante du vocabulaire des adolescents et, tout simplement, la poursuite de l'érosion inéluctable de la langue, vers le moins au lieu du plus.
Si ! Enfin c’est que disent les analystes. L’amour toujours est une chanson, rien d’autre.
Alors qu'une grande partie de nos communications quotidiennes ont lieu en ligne de nos jours - et cela ne comprend pas seulement le courriel, mais aussi la messagerie textuelle sur des appareils d'une miniaturisation croissante -, il semble que l'anglais courant se soit réduit à un code d'abréviations, de combinaisons mystérieuses de chiffres et de lettres et même de symboles représentant des expressions du visage. :)
Souvent tout est en sarkoscule©, enfin en minuscule.
Certains chiffres, dont 2 et 4 en particulier, jouent en anglais un rôle vedette et remplacent les prépositions to (à ou vers) et for (pour). Toutefois, l'évolution bien plus fascinante est l'adoption du chiffre 3 pour la lettre e (b3 et th3) et du chiffre 8 pour le son qu'il produit (gr8 et l8r pour great et later).
Si certains de ces nouveaux acronymes peuvent se comprendre facilement (u pour you et ur pour your), être assez logiques (b4 pour before), indiquer les sons que les lettres font (qt pour cutie et cu pour see you), servir d'abréviations (cuz pour because), être de simples initiales (bff pour best friends forever), quelques-uns d'entre eux sont quelque peu étranges (peeps for people).
Et, dans certains cas, l'expression argotique est plus longue que celle qu'elle a remplacée (i luv u est maintenant i heart u).
Certains termes qui sont en circulation depuis pas mal de temps sont faciles à reconnaître : lol (laughing out loud), btw (by the way) et imho (in my humble opinion). Cette dernière est non retenue pour le dico sarkozien
En revanche, d'autres sont très énigmatiques : iykwim (if you know what i mean), mtbwy (may the force be with you) et wysiwyg (what you see is what you get),(ce dernier est d’ailleurs proposé comme insulte à tout politique, quelque soit son origine, sa condition, ses opinions, son âge, sa religion,
Parfois, ce mélange de lettres de l'alphabet donne le vertige à toute personne autre que les linguistes et les fanas de l'informatique. Force est, cependant, d'en reconnaître la rapidité, voire la nécessité, lorsqu'on est obligé de se servir d'un gadget de la taille d'une brosse à dent pour répondre à un message du bureau tout en conduisant sa voiture (ce qui n'est ni recommandé ni légal, mais malheureusement bien trop courant).
À l'exception de peeps, tous les exemples ci-dessus font partie de l'argot écrit. L'argot parlé est une affaire tout à fait différente, et c'est là que la jeune génération a une grande influence.
De nos jours, l'argot change plus rapidement que le mot à la mode des années passées. C'est parce que les mots qui étaient populaires il y a seulement quelques années ont perdu la faveur des adolescents d'aujourd'hui sans raison particulière. Ces mots comprennent phat, sweet, excellent et awesome (qui veulent tous dire bon). Il en est de même du mot dude (mec) des années 1990.
De toute façon, l'argot n'est-il pas, par définition, de courte durée ? Pour qu'il soit argotique, il faut qu'on ait l'impression qu'il change sans cesse. L'argot est comme la mode : il ne dure jamais longtemps. Les Américains finissent par se fatiguer des mots les plus populaires, et la sélection naturelle fait que seuls les plus forts survivent.
Qu'en est-il à l'heure actuelle, c'est-à-dire ce mois-ci ?
Si on emploie l'adjectif hot (pour dire bon et aussi attirant), on est dans le vent et inversement, du moins du point de vue de la température, si on se sert de l'adjectif que toutes les générations depuis la dépression des années 1930 ont adopté, on paraîtra alors cool (super, génial).
Cool est carrément préhistorique selon les critères de l'argot. Il a son origine chez les musiciens de jazz de la fin des années 1930, mais chaque génération l'a fait sienne.
En fait, de nombreux adjectifs ayant le même sens que cool (bully, groovy, hep, crazy, bodacious, far-out, rad, swell) n'ont pas réussi à durer aussi longtemps que cool.
Cool est d'un usage courant non seulement chez les adolescents actuels, mais aussi chez leurs parents.
Les adultes sont bien connus pour emprunter le jargon de leurs enfants, d’autant que de nos jours le fait de savoir s'adresser au marché des jeunes peut faire littéralement la différence entre la rentabilité et la faillite. La catégorie des jeunes représente un marché annuel de 170 milliards de dollars dans l'économie américaine, selon le Taylor Group, organisme de recherche qui suit les tendances de ce marché.
Ce fait pourrait expliquer pourquoi tant de mots d'argot sont devenus d'un usage général, que ce soit dans les médias, dans la culture populaire ou chez les générations plus âgées (stick it to the man, you rock, whatever, old school et talk to the hand). Ha celui là, je sais c’est une chanson du net.
L'attraction inhérente de l'argot tient, après tout, à la possibilité qu'il offre à chaque génération de créer son propre vocabulaire. Il en résulte un ensemble de mots dont on se sert par plaisir linguistique.
Toutefois, certains de ces mots peuvent être choquants car ils proviennent souvent du milieu ou de la pègre. En fait, les adversaires de l'argot prétendent depuis longtemps qu'il a un effet dégradant sur l'expression verbale de la pensée en dehors de la vie privée. Cette accusation ne fait cependant qu'illustrer son pouvoir. Après tout, l'argot est par définition plus astucieux que l'anglais courant. Il est accrocheur et peut susciter des traits d'esprit et même de la poésie. Non ! Je ne dis pas qu’il y a obligatoirement un rapport entre ce qui s’étale plus haut et le Sargot.
En 1961, les éditeurs du dictionnaire Merriam- Webster's Collegiate Dictionary, dont la création remonte à 1898, ont tiré les nouveaux mots répertoriés dans la troisième édition de leur ouvrage de publications s'adressant au grand public, au lieu de consulter un petit nombre de linguistes, comme il était de rigueur autrefois.
Cette troisième édition, qui comprenait des mots d'argot pour la première fois, s'est vue qualifiée de « monstrueuse », de « déplorable » et de « scandaleuse ». Adjectifs infocapsulés de la politique Chiraquienne.
De nos jours, sous le règne sarkozyste, toutefois, tous les dictionnaires comprennent des mots d'argot, même si cela ne plaît pas à certains. Un mouvement dit « normatif » se compose de linguistes qui estiment que les dictionnaires devraient servir à enseigner le bon usage de la langue : ils qualifient leurs adversaires de « laxicographes » (au lieu de lexicographes) tout en les accusant d'encourager l'illettrisme.
En revanche, le mouvement « descriptif » comprend des linguistes qui pensent que tous les mots utilisés couramment doivent figurer dans le dictionnaire. Ces linguistes s'intéressent plus à une bonne communication qu'au bon usage de la langue, selon eux, peu importe les mots que les gens utilisent si tout le monde peut les comprendre.
Les anciennes générations peuvent résister aux innovations linguistiques des jeunes à cause de leur nostalgie pour le bon vieux temps ou de leur horreur des nouveaux horribles mots exécrables.
En fait, toutefois, on ne peut pas réellement parler de bon usage de la langue car la langue ne cesse d'évoluer. Ah, New york………… New york…………
Dans les années 1930 et 1940, le swing et le jitterburg, musique et danses qui étaient alors à la mode, eurent une influence sur la langue. Dans les années 1950, ce fut le tour des poètes beat et des animateurs de radio au parler rapide, que suivirent dans les années 1960 les hippies. À l'heure actuelle, les nouveaux mots d'argot tirent leur origine dans le hip-hop et le rap.
Et à cela nous disons : « Capiche, yo ? » (tu piges, quoi ?) Guy Birenbaum lui écrit capiche, tout seul, sans le yo.
GB capiche
Moi mtbwy (may the force be with you)
GB wysiwyg (what you see is what you get)
Moi omss (oui, mais je suis sourd)